L’Union a besoin d’une histoire populaire convaincante
La meilleure façon de faire face à la montée du populisme dans l’Union européenne est de populariser l’Europe. L’UE souffre d’impopularité parce qu’elle n’a pas de discours inspirant auquel chacun puisse s’identifier. Mais comment créer une telle histoire ?
Lorsque le journaliste Frans Nypels m’a engagée en 1980 comme apprentie journaliste au Haarlems Dagblad, le journal régional de ma région d’origine, il m’a enseigné un principe qui m’a toujours guidée dans l’exercice du métier de reporter : « Nous écrivons ici pour Mien à la robe à fleurs ». Elle était notre archétype du lecteur de journaux. Quelqu’un qui n’a pas plus d’éducation que l’école primaire. Femme au foyer. Femme du peuple. En termes de niveau de connaissances, de développement général, une recherche a montré qu’un enfant de 12 ans.
Mais Mien n’était pas stupide. Elle n’a tout simplement pas poursuivi ses études. Elle n’a pas eu l’occasion de le faire. Nous devions l’aider. En commençant par la prendre au sérieux.
En son nom, j’ai pris d’assaut les institutions administratives, le conseil municipal, le conseil provincial et le parlement, le tribunal, pour contrôler le pouvoir à partir de la tribune de la presse au nom de citoyens comme Mien. Nous avons demandé des comptes à l’autorité statutaire au nom de nos lecteurs. Il était de notre devoir de journaliste de sortir les gens de l’ignorance, de leur donner les moyens d’agir. L’autonomisation commence par l’information, mais de manière à ce que les gens puissent comprendre.
Les écarts sociaux sont créés par des différences d’éducation et de connaissances, mais surtout par votre lieu de naissance et d’éducation et les réseaux de contacts sociaux qui en découlent. Mais ce retard en matière de formation et de connaissances peut être comblé. Et cela commence par l’information des citoyens ordinaires.
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