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Le fait que, comme le prétendent Urgant et Pozner dans l’article ci-joint, « l’Occident » aurait promis, lors de l’éclatement de l’Union soviétique, que l’OTAN ne s’étendrait pas vers l’Est est un mythe. Tout simplement parce que l’OTAN ou « l’Occident » n’a rien à dire à ce sujet. Les États membres décident à l’unanimité qui peut ou ne peut pas adhérer à l’OTAN, et ces États membres sont dirigés par des gouvernements élus qui peuvent changer de couleur politique tous les quatre ans. Les institutions et traités supranationaux géopolitiques occidentaux ont une option de retrait, comme l’a prouvé le Brexit, et une qualification d’entrée, comme l’a montré De Gaulle en refusant l’adhésion du Royaume-Uni à la CEE en 1963.
Le Pacte de Varsovie et le Comecon n’avaient pas de clause de non-participation. Les pays « derrière le rideau de fer » y étaient enfermés et toute tentative de le quitter, littéralement ou par l’introduction de la liberté politique, était écrasée violemment, par la force des armes. Comme on l’a vu en Allemagne de l’Est (1953), en Hongrie (1956) et en Tchécoslovaquie (1968).
L’Europe de l’Union est fondée sur le respect de la souveraineté populaire nationale : c’est pourquoi la Catalogne et l’Écosse séparatistes ne pourront jamais adhérer à l’UE, car cela violerait la souveraineté nationale de l’Espagne et de la Grande-Bretagne, deux États membres de l’Union.
Ce que les autorités russes, et d’ailleurs chinoises, ont du mal à digérer, c’est que le modèle de société occidental est beaucoup plus tentant pour l’épanouissement des individus. Les jeunes d’Europe de l’Est ont échangé massivement le russe (forcé) pour l’anglais après 1990. Libérés du joug russe, les pays d’Europe de l’Est ont cherché de leur plein gré refuge auprès des institutions occidentales que sont l’OTAN et l’UE.
Du point de vue russe, il est inconcevable qu’il n’y ait pas eu de machinations et de manipulations géopolitiques occidentales. Et si une fausse propagande occidentale s’est produite, ce n’est pas inconcevable, mais c’est un signe flagrant que les flux de réfugiés dans le monde se dirigent vers l’Amérique du Nord et l’Europe occidentale, et non vers la Russie et la Chine. Nous devons freiner l’afflux, ils doivent arrêter l’afflux.
La vision autocratique du monde russe s’oppose ici à la vision démocratique et libérale du monde occidental. La notion de « sphère d’influence » n’a pas du tout la même signification chez nous qu’en Russie et en Chine. L’Occident dispose d’une sphère d’influence économique et culturelle. La Chine et la Russie disposent d’une sphère d’influence politique et militaire. L’Europe apprend aujourd’hui qu’elle doit également sécuriser sa sphère d’influence sur le plan militaire et politique. Mais sans renoncer aux libertés fondamentales. C’est pourquoi un Russe favorable à Poutine peut monter un spectacle au théâtre d’Amsterdam. Après tout, ils n’ont rien à craindre ici. Continuons dans cette voie !